Dans le cadre de Photo Saint-Germain-des-Prés, et à l’occasion du mois de la photo, la Galerie Maria Wettergren a l’honneur de présenter l’œuvre photographique de l’artiste français, Rodolphe Proverbio (artiste français né en 1938).

Rodolphe Proverbio, dont le nom se rattache au Groupe Libre Expression et aux photographes abstraits français d’après-guerre tels que Étienne Bertrand Weill, Jean-Claude Gautrand et Jean Dieuzaide, entreprend entre 1963 et 1967 un série d’expérimentations picturales basé sur la technique du photogramme.

En manipulant différentes sources lumineuses en chambre noire devant un papier en grand format ou devant un appareil ouvert en pose, il obtient des images abstraites et insolites, dont le tracé calligraphié révèle une dimension cosmique. Héritier de Moholy-Nagy, le médium de Proverbio est la lumière.

Seulement, porté par le désir d’un maximum de pureté dans le tracé, il insiste davantage sur le mouvement et, par conséquent, sur le temps. Ce procédé implique une gestuelle qui engage tout le corps, comme une danse. L’approche s’apparente peut-être à ce qu’on pourrait appeler Action Photo. A ce titre, les photographies de Proverbio sont profondément novatrices. Son œuvre apparaît comme une synthèse du Zeitgeist, qui se développa à Paris lors des années 1955-1965, ou y coexistent l’abstraction géométrique, le geste non figuratif, l’art optique et l’art cinétique.

Une sélection de photogrammes uniques d’époque et de tirages modernes sera présentée à la galerie. Ils datent des années 1963 à 1967. Il s’agit de la première exposition du travail photographique de Rodolphe Proverbio, depuis l’exposition de 1972 à la galerie parisienne Alpha International.

 » L’intérêt de l’exposition est de se reporter à l’époque en question, qui précède l’informatique, et de montrer ce qu’un artiste peut inventer comme moyens empiriques pour traduire ce qu’il pressent. A l’époque on rêvait d’images neuves, libérées des techniques traditionnelles. La lumière, de part son coté immatériel, était un vecteur adéquat pour un nouveau dessin. » (Rodolphe Proverbio)

« Son exposition est des plus tonifiantes : elle ouvre une voie nouvelle à la photographie. »

(Michel Nuridsany sur l’exposition de Rodolphe Proverbio à la galerie Alpha Internationale à Paris dans: « Proverbio. Un chercheur qui trouve. » Le Figaro, 29.05.1972)